
(votre argent)
Le 5 mai 2025, N°3
EN BREF
Nos finances, et donc notre trésorerie, sont en chute libre. Un simple constat chiffré ne suffit pas. Il importe de déterminer les causes, mais aussi les raisons, qui ont amené à cette situation en si peu de temps. Passer, pour un projet aussi noble que celui de l’école, de 1 à 5 millions d’euros, est-ce responsable, est-ce justifiable ?
Pour autant, est-ce que ce seul projet explique, à lui seul, la chute vertigineuse de la trésorerie de notre commune ? Non, à l’évidence !
Alors, quoi d’autre ? La question doit, au moins, se poser parce qu’il s’agit d’argent public, de notre argent.
Nous avons constaté, précédemment, un appauvrissement ahurissant et inquiétant de plus de 1,6 million d’euros, en 4 ans, des caisses de notre belle commune de Proville.
La question que l’on peut légitiment se poser est double : comment et pourquoi ?
À cette double question, une réponse vient immédiatement à l’esprit : les travaux de l’école !
Sauf que, et il le sera démontré, ça ne suffit pas en soi, et loin de là !
UN PEU D’HISTOIRE
Dès le milieu des années 2010, une évidence s’était imposée à la municipalité en place : il était indispensable d’entreprendre un certain nombre de travaux dans notre école.
Nous avons ainsi commencé par ce qui était le plus urgent : la restauration et la restructuration de l’école élémentaire (2017), ce qui nous a d’ailleurs valu les félicitations du Sous-Préfet.
Ensuite, nous avons commandé une étude à un architecte et à un thermicien aux fins de mise aux normes thermiques et de sécurité comme d’accessibilité de l’établissement.
Les résultats de cette étude ont été présentés au conseil municipal, et agréés par lui, lors de sa réunion du 14 juin 2019.
Le montant prévisionnel hors taxes de ces travaux, qui comportaient entre autres la pose de panneaux voltaïques, le changement de chaudière et la réalisation d’un préau, s’établissait à 1 040 000 euros hors taxes.
Il était prévu de réaliser les travaux en deux étapes :
- la première partie pendant les vacances d’été 2020
- la seconde partie pendant les vacances d’été 2021
Cette façon de faire permettait d’échapper à tout déménagement et d’éviter ainsi les problèmes tant pour les élèves que pour leurs parents tout en n’occasionnant aucun frais supplémentaire lié à un transfert provisoire.
La COVID a remis en cause ce calendrier.
LES PÉRIPÉTIES DE L’AFFAIRE
Lors de sa réunion du 8 décembre 2020, le nouveau conseil municipal issu des urnes en mars 2020, entérinait le projet de juin 2019 à hauteur de 1 025 000 euros hors taxes et choisissait un architecte lillois sur cette base de montant de travaux. Ce devait être là une bonne utilisation de l’argent public dans la droite ligne de ce qui était fait depuis 25 ans.
De manière aussi inattendue qu’étonnante, lors de la réunion de conseil municipal du 4 février 2021, le maire remettait en cause la décision prise à l’unanimité deux mois auparavant et ce pour des raisons que des adjoints en place à l’époque n’ont, actuellement, toujours pas comprises, hormis que le projet originel serait devenu, soudainement, “low cost“… pour le seul maire …..bizarre….
L’architecte retenu était alors évincé, avec une indemnité de quelque 20 000 euros bien sûr.
Il fallait attendre mai 2021 pour que soit choisi un nouvel architecte (Cambrésien), celui-là même qui avait initié le projet de 2019 soit disant “low cost“ (comprenne qui pourra), et dont le maire n’avait pas initialement voulu (comprenne, là aussi, qui pourra), sauf que le montant des travaux passait de 1 025 000 euros à 2 700 000 euros (soit 2,7 fois le montant initial…déjà..).
De surcroît, il n’était plus question de réaliser les travaux pendant les vacances scolaires mais de conduire un chantier en continu pour une période supérieure à un an, impliquant ainsi un déménagement et un transfert d’élèves, mais aussi engendrant un surcoût difficile à quantifier a priori, surcoût constitué par des dépenses de fonctionnement (frais de personnel, transfert informatique, rénovation provisoire de la maternelle….) non éligibles au remboursement de la TVA pas plus qu’à la moindre subvention.
On partait, dès lors, dans l’inconnu s’agissant du coût réel final.
Et encore, n’était pas prévue l’invraisemblable inondation qui allait détruire tous les travaux réalisés cinq ans plus tôt !
ET COMBIEN CELA A COÛTÉ ?
Et commençait alors la dérive financière.
S’agissant de la partie “investissement“ (Code de la commande publique) :
De 2 700 000 euros hors taxes en mai 2021, on passait à :
- 3 224 923 euros hors taxes (conseil municipal du 24 mai 2022),
- 3 539 295 euros hors taxes (conseil municipal du 7 décembre 2022),
- 3 600 534 euros hors taxes (conseil municipal du 10 avril 2023),
Le dernier chiffre officiel connu et d’ailleurs différent de celui indiqué sur le panneau installé près de l’école (3 456 499 euros).
De plus, il faut ajouter à cette somme le montant des travaux de la cour (durement touchée par un chantier trop long et réalisé avec des mesures de protection du sol dont on ne peut que douter de l’efficacité).
Soit 668 776 euros hors taxes.
S’agissant de la partie “fonctionnement“ :
On est là dans le grand flou, y compris pour nombre de conseillers municipaux. Pour autant, compte tenu de la nature de ces travaux, le coût peut être évalué, sans grand risque de se tromper, au bas mot entre 50 000 et 100 000 euros (hors la location des “algécos“).
Le coût total de ces travaux dépasse ainsi, au moins, 4,3 millions d’euros hors taxes et donc 5,2 millions d’euros toutes taxes comprises (de l’argent public à tous les niveaux !).
Sous déduction des subventions et du remboursement de TVA, la part à charge de la commune avoisine ainsi les 2,4 millions d’euros alors qu’elle n’aurait pas dépassé 500 000 euros avec le projet initial.
Là encore, on est passé de 1 à 5. Pourquoi ?
POURQUOI UNE TELLE DÉPENSE ?
En quoi, ces travaux, de la manière dont ils ont été réalisés, étaient-ils pertinents comme indispensables à la commune ? Là est la question fondamentale.
Aussi bien la municipalité en place jusqu’au 28 mai 2020 que celle qui lui a succédé étaient d’accord, jusque fin 2020, sur la nature des améliorations à apporter :
- la mise aux normes thermiques et sécuritaire
- l’édification d’un préau pour accueillir les enfants par temps de pluie.
Et puis, début 2021, pour des raisons toujours obscures, sous l’insistance du maire, c’est la bascule, la bascule vers la dépense à outrance.
On se lance alors dans une toute autre chose qui va finir par coûter 5 fois plus cher que ce qui était initialement prévu, mais, tout aussi incompréhensible, le double de ce qui était annoncé en mai 2021.
Et pour quoi faire ?
Sans entrer dans tous les détails de ce chantier, un point parmi bien d’autres :
on a construit seize classes alors que seules onze sont occupées (dont une a déjà été menacée de fermeture… et ça ne tient qu’à quelques élèves en plus ou en moins).
Cinq classes supplémentaires, cela représente 140 enfants qui devraient venir rejoindre cette école pour la combler.
Jusqu’alors, on les attend toujours !
Qui pourrait sérieusement penser que ce sont ceux dont les familles vont occuper les nouveaux logements sociaux de l’avenue de Paris, situés à plus de 3 kilomètres du centre de la commune, qui vont venir grossir les rangs de nos élèves ?
Qui ignore le phénomène de dénatalité que connaît notre pays, comme tous les pays occidentaux d’ailleurs, ce qui ne peut augurer que d’une diminution des effectifs ?
Va-t-on nous annoncer l’arrivée d’un grand nombre d’enfants venus d’autres communes ?
Mais alors, qui paiera pour ces classes inutiles pour les Provillois ?
En vérité, cette “réalisation” est symptomatique d’un comportement général qui consiste à tenter d’en mettre “plein les yeux” aux Provillois, de faire du “quoi qu’il en coûte” pour tenter de masquer l’indigence d’une gestion au coup par coup, sans la moindre vision d’avenir.
Ah, cette mairie scintillante pendant plus d’un mois cet hiver alors que des rues entières restaient dans le noir toute la nuit !
Et ce n’est là qu’un exemple d’un comportement uniquement basé sur :
- la “com”
- la “pub”
- le culte des réseaux sociaux
- la propagande
- le faire semblant érigé en mode de gestion
- la forme primant le fond.
Quant au sérieux que l’on doit aux provillois dans l’utilisation de leur argent, là c’est une autre affaire qui ne semble pas affecter l’actuel maire.
Mais qui va finir par payer tout cela ?
MAIS CES TRAVAUX NE JUSTIFIENT PAS TOUT !
On l’a vu, le coût des travaux restant à charge pour la commune a été de 2,4 millions, payés en partie par un emprunt (qu’il faudra, bien sûr, rembourser) de 1,4 million.
Ce qui signifie qu’a été ponctionnée, pour honorer les factures, la somme d’environ 1 million d’euros sur les 1,914 million d’euros en caisse fin 2020.
Or, des 914 000 euros non utilisés, il ne restait que 287 000 euros fin 2020.
La question est donc :
qu’a-t-il été fait d’indispensable, voire d’utile, qui justifie cette baisse de 627 000 euros, au-delà même des dépenses incontournables ?
Il n’y a aucune visibilité sur ce sujet… qui méritera une analyse sérieuse.
ET DEMAIN, QUEL AVENIR POUR PROVILLE ?
À ce rythme, que restera-t-il en caisse au 1er janvier 2026 ?
Que trouvera donc comme situation la future équipe municipale en mars 2026 ?
Comment fera-t-elle pour rétablir l’équilibre si vite perdu ?
À la lumière de ce qui s’est passé depuis 5 ans, imaginez ce qu’il pourrait arriver si c’était la même personne qui continuait à occuper le bureau du maire…
Pour avoir dû, en son temps, affronter une telle situation, je sais ce que cela voudrait dire, en particulier pour le portefeuille des Provillois.
L’argent public c’est sacré.
On n’a le droit de le dépenser que sérieusement.
L’INTÉRÊT DE L’INFORMATION C’EST, D’ABORD ET SURTOUT, DE
PERMETTRE À CHACUN DE JUGER ET D’AGIR EN TOUTE
CONNAISSANCE DE CAUSE, LE MOMENT VENU.
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