PUGNACITÉ INLASSABLE OU PASSIVITÉ COUPABLE ? UN CHOIX !
juin 6, 2025 | by Daniel Delwarde

Le 6 juin 2025 N°5
EN BREF: Les phénomènes naturels, telles les inondations, sont parfois
imprévisibles.
Pour autant, lorsqu’ils ont déjà frappé une commune, et ainsi une population, n’est-il
pas impératif , lorsqu’on est un responsable, qu’il faille, par l’action, prendre toutes
les initiatives pour éviter les conséquences d’un nouveau phénomène de même type ?
Pour un élu sérieux et pugnace la question ne se pose pas et ne s’est pas posée en son
temps.
Pour d’autres, les évènements et les réalités répondent de leur comportement et ce
n’est pas, pour le moins, probant.
A L’ORIGINE, L’INONDATION DE 2008
Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2008, à la suite de la conjonction de plusieurs
phénomènes climatiques exceptionnels, plusieurs communes, dont certaines situées
dans la vallée de l’Escaut, ont été atteintes par des coulées de boue et des inondations.
Proville, dans sa partie basse, a été durement impactée pendant quelques jours.
Le bois Chenu, heureusement en partie replanté entre 1995 et 2001, a joué son rôle
naturel de zone d’expansion de crues, limitant ainsi les conséquences, déjà
difficilement supportables, sur notre commune et protégeant, en outre, toute une
partie de Cambrai.
LES ACTIONS INLASSABLEMENT MENEES
Dès le début de l’année 2009, à l’initiative du maire de Proville, relayé par la CAC
dont il était l’un des vice-présidents, était lancée une étude destinée tant à analyser
toutes les causes de ce sinistre que de proposer des solutions et des mesures destinées
à éviter que se reproduisent de telles conséquences.
Le rendu de cette étude faisait l’objet d’une réunion publique organisée le 17
novembre 2010, en la salle Devos.
Dès mars 2011, le maire de Proville demandait au Sous-Préfet de Cambrai, Etienne
Stock, de prendre l’initiative de réunir les maires des communes concernées afin de
faire évoluer le dossier le plus rapidement possible.
S’ensuivaient alors, en quelques mois, quatre réunions avec pour objet la création
d’un syndicat à vocation unique ayant pour objet “la gestion des études et travaux
relatifs à la problématique des inondations de l’Escaut rivière“.
A la suite d’une rencontre déterminante organisée par le Sous-Préfet à la fin du
printemps 2012, la moitié des élus concernés renonçaient soudainement à participer à
ce syndicat, remettant ainsi en cause les mesures destinées à éviter toute inondation
future.
Avec le soutien efficace du Sous-Préfet , le maire de Proville s’est alors tourné vers la
CAC dans la mesure où toutes les communes concernées en étaient membres.
Il faudra alors deux ans, et beaucoup de persévérance, pour que la CAC se décide à
lancer une étude en vue de l’aménagement hydraulique de l’Escaut rivière
(24 octobre 2014) et quatre ans pour que soit confiée une mission de maitrise
d’oeuvre (été 2016) à un cabinet spécialisé (le rendu définitif de l’étude a été remis le
6 mars 2018…près de 10 ans après la survenue des inondations…)
Pour autant, les tergiversations pour la mise en action des travaux indispensables
perduraient malgré les interventions répétées des maires de Proville et de Noyelles et
de nouvelles études, imposées par divers organismes, étaient lancées, études devant
être achevées en 2020.
Sans attendre, les maires de Noyelles et de Proville se réunissaient fin 2019 avec les
agriculteurs et propriétaires concernés par le périmètre de cette future zone
d’expansion de crues dans l’objectif de trouver un accord pour la mise à disposition
des parcelles nécessaires au projet.
Ainsi, même si mon départ de la mairie était déjà programmé, le travail a été réalisé
avec pugnacité jusqu’au bout !
LE CONSTAT ACTUEL
De nos connaissances actuelles, rien n’a changé, rien n’a bougé, pas le moindre coup
de pioche n’a été donné. A priori, aucun accord n’a été trouvé avec le monde
agricole, aucun marché public n’a été lancé. On est au point mort depuis 5 ans.
Et pourtant, comme en témoigne cette coupure de presse, la nature, elle, n’est pas
restée inactive.
Dans la nuit du 30 au 31 janvier dernier, notre belle rivière Escaut a failli, une fois
encore, inonder une partie de Proville.

“ On est passé à deux doigts d’une catastrophe“ déclarait à ses amis de la presse notre
bon maire (Voix du Nord du 1er février 2025).
C’est vrai que sans la vigilance d’un riverain et l’intervention rapide de son
employeur, une entreprise spécialisée dans le domaine de l’eau, le phénomène connu
dans la nuit du 11 au 12 septembre 2008 se serait probablement reproduit, même,
dans ce cas, sans l’apport des éléments extérieurs imprévisibles, ce qui pose problème.
Mais, est-ce qu’il s’agit là du simple fait du hasard, du mauvais sort, de la malchance ?
Non!
LES RESPONSABILITES
Depuis le 1er janvier 2018, l’entretien et l’aménagement des cours d’eau comme la
prévention des inondations sont, obligatoirement, de la compétence des
intercommunalités (loi GEMAPI), donc de la CAC s’agissant, pour Proville, de l’Escaut rivière.
Il suffit de s’intéresser quelque peu à la question, fût-ce à travers de promenades, pour, naturellement, s’interroger.
Les photos parlent d’elles même.
On y constate la différence flagrante d’entretien entre la partie Provilloise » Proville respirez » :


Et la partie
Cambrésienne » Cambrai propreté » :


Or, c’est pourtant la même personne qui, au sein de la CAC, est en responsabilité de
cette rivière sur le territoire des deux communes (entre autres).
En fait, c’est bien le même vice-président.
Et qui est ce vice-président qui accepte que d’un côté le travail soit fait, et bien fait, et
que de l’autre on trouve ces embâcles qui encombrent dangereusement la rivière ?
Ce vice-président s’appelle Monsieur Coquelle…, le maire actuel de Proville, la commune délaissée ?
Comprenne qui pourra !
Mais pire, chacun est conscient, et les professionnels le confirmeraient, qu’un tel
manque d’entretien accroit considérablement les risques d’inondation.
Très probablement l’épisode connu fin janvier n’aurait il pas eu la même ampleur
sans la présence anormale de ces embâcles ( on n’a, à ce moment, pas constaté de
problème de ce type dans les autres communes traversées par l’Escaut rivière).
Et puis, Monsieur Coquelle, lui qui occupe ce poste depuis maintenant quatre ans,
peut il nous dire où en est ce projet de zone d’expansion de crues qui doit mettre
définitivement Proville à l’abri alors que l’on va bientôt commémorer le 17ème
anniversaire de l’inondation du 12 septembre 2008 ?
Bien que les “études“ aient été rendues depuis longtemps, quelles actions efficaces a
bien pu mener Monsieur Coquelle pour qu’actuellement le dossier, et donc les
travaux indispensables, soit encore au point mort ?
Proville, et la sécurité de ses habitants, ont ils donc aussi peu d’importance aux yeux
de celui qui en a la responsabilité ?
Et que fait donc de probant son maire actuel pour que Proville soit respectée et
protégée dans son intégrité ?
C’est vrai qu’il est bien plus facile de s’ébrouer que d’agir, il est bien plus facile de
paraitre que d’être !
Gérer une commune ne se limite pas aux flonflons, aux paillettes et aux dépenses somptuaires. Ça, c’est facile, c’est permis à tout le monde.
Gérer une commune c’est d’abord du sérieux, de l’utilisation sensée de l’argent public et une détermination sans faille au service de ses concitoyens.
Gérer une commune c’est être combatif dans la défense des intérêts de sa commune.
Il faut en être conscient : en un seul mandat on est
incontestablement passé de la pugnacité inébranlable à la
passivité coupable
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